Il y a 30 ans… (rubrique Journal du Campus)

Rédigé le 26/11/2019
owen.ledily@hotmail.fr


Il y a 30 ans jour pour jour, le monde entier était rivé sur son téléviseur ou bien sa radio, et pour cause, le 9 novembre 1989, un évènement allait réconcilier une nation… et changer le cours de ce que l’on appelle aujourd’hui, la guerre froide entre les États-Unis et l’URSS. Cet évènement a été commémoré au lycée, mais cette date est surtout celle de la chute du symbole de l’isolement, qui coûta beaucoup à l’Allemagne, celle du « mur de la honte ».



Côté histoire…
Revenons en arrière dans le temps, dans la nuit du 12 au 13 août 1961. Afin d’éviter un exode massif des populations du bloc de l’Est vers Berlin-Ouest, l’URSS décide d’ériger un mur autour, solution radicale, mais efficace. Le « rideau de fer » est désormais hermétique, et réalité. Des familles sont séparées, des habitants perdent leur travail de l’autre côté, le temps semble s’arrêter pour les Berlinois qui vont devoir faire face à cette crise majeure de la guerre froide.
Côté Est, la vie est dure en RDA, les richesses sont expropriées par un état quasi-fantoche et les libertés sont de plus en plus rare ; tandis qu’en RFA, la vie est plus facile. Approvisionnée par le bloc de l’Ouest, Berlin-Ouest ne manque pas de denrées alimentaires et d’argent.
Mais peu à peu, l’URSS se révèle comme n’étant pas le rêve d’égalité pour tous dans un monde meilleur mais bien comme un état totalitaire. Et cela d’autant plus que sa course à l’armement face aux États-Unis l’a fortement essoufflée. Dans les années 1980, désormais, la contestation devient possible…



Gorbatchev, le dirigeant de l’URSS, cherche à endiguer ce mouvement de contestation en assouplissant les réglementations, mais rien n’y fait, l’URSS est au bord du gouffre sur tous les points. Face à cette crise, la RDA est obligée de capituler, en effet, lors d’une conférence de presse, le porte-parole de la RDA, Günter Schabowski annonce que les citoyens de Berlin-Est sont autorisés à passer à l’Ouest «aux dernières nouvelles, immédiatement » comme l’annoncera ce dernier.
La foule en liesse fonce vers le mur, les points de passages sont ouverts, la dure séparation est terminée, les citoyens de Berlin réunifiée commence à détruire ce symbole de la guerre froide sans en être empêchés. Le musicien russe Rostropovitch entame alors une musique au violoncelle devenue une référence de la chute. Le monde observera cet évènement et on se souviendra de ce jour comme étant celui du « début de la fin » pour le régime soviétique.



Le début de la fin…
Des manifestations et des élections libres sont organisées, le parti communiste est écrasé en Hongrie et en Pologne. Les habitants de Berlin-Est pensent alors que leur tour est venu ; la contestation fait rage, et le 4 novembre 1989, une manifestation de 12 000 personnes est organisée dans la ville, demandant plus de libertés, et le droit de pouvoir se rendre librement à l’Ouest.


Et nous, au lycée ?
La chute du mur a été commémorée le vendredi 8 novembre au lycée comme vous avez certainement pu le voir, le lycée a été pavoisé pour ce jour spécial : une voiture-symbole de l’ex RDA, les drapeaux respectifs de la RFA et RDA, une reconstitution d’un point de passage, le chalet transformé en check-point Charlie, une superbe interprétation au violoncelle de la musique de Rostropovitch, un discours de deux élèves germanistes sur l’absurdité de bâtir des murs, une projection vendredi traitant de la dure séparation et bien plus encore… Cette semaine encore, la chute du mur sera commémorée par une exposition au CDI sur la séparation de l’Allemagne et une vente de bretzel sera organisée au chalet pour ceux qui préfèrent découvrir l’histoire avec leur estomac.

Mais pourquoi ?
Pourquoi organiser tout cela, nous direz-vous, vous avez bien raison de vous poser cette question, après tout, cette chute n’a pas changé grand-chose pour nous en Bretagne. Mais au-delà de l’évènement historique que l’on apprend pour réussir son exam en histoire, cette chute est un pied-de-nez à l’isolement. C’est la preuve que la force du plus grand nombre et la raison l’emportent, la preuve qu’un peuple peut apprendre de ses erreurs et s’unifier à nouveau malgré les murs érigés, un peu le même symbole que l’homme seul sur la place Tiananmen.
Comme l’ont si bien dit les deux élèves germanistes, en nous rappelant « la nécessité de bâtir des ponts à la place des murs » référence à la phrase : « le fou bâtit des murs tandis que le sage, lui, bâtit des ponts » semblent bien résumer l’histoire de ce mur et de cette guerre absurde.



En bref…
En résumé, le mur de Berlin a été érigé la nuit du 12 au 13 août 1961 afin de stopper un exode massif vers l’Ouest, peu à peu, l’URSS se retrouve fragilisée et doit courber l’échine face à la contestation, des élections sont organisées, le parti communiste est écrasé, Berlin-Est manifeste à son tour pour retrouver sa liberté perdue, la RDA capitule et le 9 novembre 1989, le mur est détruit, l’Allemagne est réunifiée avec l’égide d’Helmut Khôl, chancelier de la RFA, l’URSS s’effondre peu après, faisant du mur de Berlin un des symboles de cette guerre froide rendue absurde, s’en découlera la nécessité de bâtir des ponts à la place des murs, le projet européen voit le jour…

Thomas TOREL de Seconde 06 et Owen le DILY de Seconde 14