Notre équipe du CINÉ-CLUB est plus que jamais déterminée à vous offrir une programmation de qualité et nous espérons sincèrement que le public sera de plus en plus nombreux au rendez-vous, élèves, mais aussi professeurs et parents.
Cette année, 4 projections et une ligne éditoriale qui fait la part belle aux relations qui lient les personnages des films tout au long des âges de la vie. L’enfance, tout d’abord, avec ce merveilleux film de François Truffaut, LES 400 COUPS, sortie en 1959 et ayant obtenu le prix de la mise en scène à Cannes. Il fut associé au mouvement de la Nouvelle Vague en France au même titre qu’un peu plus tard, le film de Jean-Luc Godard, À BOUT DE SOUFFLE.
Truffaut réalise alors une œuvre autobiographique en cinémascope, dont le succès en salle se propagera sur la planète entière. De nombreuses personnalités y jouent de petits rôles, parmi lesquelles, Philippe de Broca, Jacques Brialy, Jean Moreau, Jean Douchey, Serge Moati ou encore Jacques Demy. La Nouvelle Vague voit les équipes se réduire pour tourner dans des décors naturels : l’appartement dans lequel vit la petite famille d’Antoine Doinel, le jeune protagoniste joué par Jean-Pierre Léaud, est si petit, que le caméraman Jean Rabier (futur directeur de la photographie du film d’Agnès Varda, Cléo de 5 à 7, doit filmer depuis le rebord de la fenêtre, tandis que le reste de l’équipe se voit contraint d’investir le petit escalier extérieur.
François Truffaut fait partie de ce petit groupe de critiques de films au Cahiers du Cinéma. C’est ainsi qu’il débute avant de se lancer dans la réalisation, avec un court-métrage qui sera remarqué au sein de la profession, LES MISTONS. Mais en dirigeant les enfants qui gravitent autour du jeune couple amoureux, dont le personnage féminin est joué par Bernadette Lafont, il s’aperçoit que ce qui est écrit ne leur parle pas. Truffaut regrette que les rôles des enfants dans le cinéma n’offrent que très peu l’occasion d’un point de vue à hauteur de leur regard. Il aime à ce titre le film de Rossellini « ALLEMAGNE ANNÉE ZÉRO » et envisage à présent un film autobiographique dont le premier titre est LA FUGUE D’ANTOINE, puis LES 4 JEUDIS pour apparaître finalement dans les salles sous le titre LES 400 COUPS en démarrant véritablement sa carrière.
Pour le scénario, il se fait aider par Marcel Moussy, dialoguiste et homme de télévision. Sa rencontre avec Jean-Pierre Léaud au moment du casting le conduit à construire son personnage à mi-chemin entre l’adolescent qu’il a été et la personnalité du jeune acteur. Ses films suivants suivront les aventures d’Antoine Doinel dans une sorte de saga que l’auteur et metteur en scène n’avait pas prévu initialement.
Dans les 400 COUPS, quelques scènes rappellent des scènes connues de l’histoire du cinéma, comme lors de son trajet à bord du camion de police qui n’est pas sans rappeler un certain voyage en tram dans le premier film américain de Murnau, l’AURORE. D’autres ont été écrites en prenant appui sur des résolutions trouvées par Jean Renoir dans ses films, comme par exemple celle de l’annonce mensongère par Antoine à son maître de la mort de sa mère, en référence à la scène où le protagoniste de LA BÊTE HUMAINE, joué par Jean Gabin, annonce qu’il vient de tuer la femme qu’il aime. Si le son du film LES 400 COUPS est presque entièrement postsynchronisé, la scène de l’interrogatoire de la psychologue est enregistrée en son direct sur le modèle de ce qui est réalisé à l’époque à la télévision, ce qui lui confère une authenticité presque documentaire. Truffaut a transmis au préalable les questions au jeune acteur, en lui demandant d’improviser les réponses pour renforcer la crédibilité du propos.
Espérons que la prochaine projection, prévue le mardi 17 décembre à 19 heures nous offrira la surprise d’un.e invité.e de marque. Nous visons cette fois-ci les 100 spectateurs.
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