« Sœurs d’Armes » : des femmes en guerre (rubrique journal du Campus)

Rédigé le 12/11/2019

Avec « Sœurs d’armes », Caroline Fourest signe son premier long métrage et interpelle sur des sujets controversés et aussi peu connus.
Le 9 octobre dernier sortait « Sœurs d’Armes », premier film de la journaliste, essayiste et réalisatrice française Caroline Fourest. Avec un casting majoritairement féminin, des actrices européennes et américaines donnent vie aux personnages. Ce film de guerre, d’action et de drame met en scène des femmes venues du monde entier se battre aux côtés des combattantes Kurdes contre l’organisation terroriste Daesh. Cette fiction bouleversante ouvre les yeux sur la réalité brutale de la guerre et défait avec finesse et humour les préjugés et tabous en abordant d’autres thématiques.


Un hommage et témoignage d’une réalité choquante.


Le Moyen-Orient est de nos jours une région toujours touchée par de nombreux conflits. Caroline Fourest s’est donc inspirée de faits réels et notamment des YPJ (en kurde : Yekîneyên Parastina Jin) qui sont des unités féminines formées au Kurdistan syrien et qui se sont battues en première ligne contre Daech pendant cinq ans. Le film met aussi en avant les Yézidis, une minorité persécutée du fait de ses croyances divergentes. La réalisatrice et avant tout journaliste est allée plusieurs fois au Kurdistan irakien et a pu entendre divers témoignages de ce peuple qui subit de nombreux génocides.  De plus, ayant travaillé au journal satirique « Charlie Hebdo », la réalisatrice fait aussi référence aux attentats de janvier 2015 qu’avait subi le journal et fait hommage dans sa fiction à « ses frères et sœurs » disparus.
Un film inspirant d’une sororité à toutes épreuves qui met en avant des femmes issues de cultures très différentes qui sont unies pour une seule et même cause. Il aborde aussi différents thèmes tels que la fratrie, la mixité des cultures, d’ethnies et de religion et bien évidemment la situation des femmes dans un pays en guerre. Ce film poignant rend avant tout hommage à ses femmes combattantes souvent trop oubliées ou effacées dans cette guerre toujours d’actualité.

Camille Martin de Première 10