La cheffe de projet de Mission Océan dresse le bilan d'une première édition « test »

Rédigé le 18/06/2021
Alexandre Hoguin

C'est à elle qu'ont été confiées les clés de la journée Mission Océan. Du haut de ses 20 printemps, Claire Le Gall a été en charge de mener le projet à son terme, le 8 juin dernier. Une dizaine de jours après l'événement, la jeune femme revient sur cette journée qui pourrait devenir la première du nom d'une longue série...



Peux-tu te (re)présenter et nous expliquer comment ce projet est né ?

Je m'appelle Claire Le Gall, j'ai 20 ans et cette année, j'étais étudiante de la formation Organisation et management de l'événementiel au campus Saint-Paul Saint-Georges.
Ma mission était simple : créer un événement pour la journée mondiale de l'océan.

Par qui et pourquoi cette journée a-t-elle conçue ?

Elle a été imaginée par Cédric Le Ru, mon tuteur de stage. Cet événement constituait ma mission principale  pour valider ce stage de six mois, qui a finalement été ramené à quatre, en raison du coronavirus.
La labellisation Unesco constituait un très bon point de départ pour le projet. Il m'a confié que c'était intéressant d'organiser quelque chose et m'a demandé si cette proposition me convenait. J'ai approuvé car cela avait de l'intérêt pour moi, c'était une expérience supplémentaire à ajouter sur mon CV, notamment.

Cette journée est le fruit de plusieurs mois de réflexion... comment avez-vous défini le format de cette Mission Océan ?

D'abord, il a fallu réfléchir à ce que l'on voulait créer ce jour-là. À l'origine, nous avions prévu un géocaching, un grand jeu de piste mais avec la volonté de faire bouger les participants au-delà de Vannes pour que la journée de l'océan soit pleinement incorporée dans le challenge.

Qui de ces participants justement ? Comment les élèves de seconde ont-ils été retenus ?
Nous avons dû nous poser beaucoup de questions, dont celle des acteurs mobilisés. Les terminales comme les premières étant alors en cours à distance pour les révisions du bac, il restait les élèves de seconde.
Plus que de simplement les faire participer à cette journée, nous avions une volonté forte pour qu'ils se sentent véritablement impliqués par l'événement. De ce fait, la thématique du sport a aussitôt été avancée mais, comme l' intérêt était variable selon les classes, nous avons été amenés à ajouter une touche culturelle.

Comment as-tu défini le parcours ?

Avec l'équipe organisatrice, nous souhaitions leur faire découvrir le littoral, le golfe du Morbihan et la nécessité qu'il y a de le protéger avec l'intervention qui était prévue à l'île de Boëd. Plus globalement, nous voulions les inviter à comprendre la biodiversité et qu'ils prennent conscience de la chance qu'ils ont d'avoir ce cadre, qui doit être protégé.
Avec le coronavirus, nous voulions mettre en place une boucle avec départ et arrivée ici, au lycée Saint-Paul. Les points d'épreuves intermédiaires ont été établis de façon naturelle, même si l'on s'est aperçus le jour-J que certains étaient trop loin les uns des autres.
Au départ, il était convenu un parcours unique, dans le même sens et avec la même boucle mais cela causait des horaires contraignants. Nous avons alors fait le choix de séparer les équipes en deux sur un même circuit avcc des sens différents et un troisième, plus court, a été créé pour éviter un surnombre au passage de Boëd mais aussi parce quee tout le monde n'était pas en mesure de marcher vingt kilomètres.

Tu parlais d'épreuves culturelles, tout à l'heure. Comment ont-elles été pensées ?

Le but était de proposer des énigmes qui pouvaient être comprises par tout le monde, en plus d'être drôles. Nous avons eu la chance d'avoir François Hurault [n.d.l.r. : professeur des sciences de la vie et de la terre] qui a fait participer sa classe de terminale après que nous l'avons sollicité.



Quelles ont été les difficultés que tu as rencontrées avant et pendant Mission Océan ?

Le principal problème venait du fait qu'un seul bateau était à notre disposition pour faire traverser près de trente groupes ! Il était nécessaire de trouver comment les faire tous passer sans les bloquer ou éviter qu'ils contournent le passage de Boëd.
La solution a été de discuter et négocier avec notre interlocutrie afin d'affréter un second bateau depuis Saint-Armel. Finalement, deux étaient disponibles le matin, un seul l'après-midi.

À l'inverse, quelles ont été les satisfactions ou les bonnes surprises lors de cet événement ?

Tout d'abord, nous avons pu compter sur des mairies très réactives, aussi bien celle de Séné que celle de Vannes, par rapport à notre dossier.
La belle surprise qui nous est arrivée, c'est que le passeur ne devait pas travailler ce jour-là alors qu'il a finalement accepté.

Quelques jours après Mission Océan [n.d.l.r. : cette interview a été réalisée vendredi 18 juin], quel regard livres-tu sur ce projet ?

C'était expérimental. Les épreuves ont constitué une belle réussite mais, à un point donné, il y a eu une accumulation des équipes. Je ne suis donc pas déçu mais pas totalement heureuse non plus du déroulé de la journée.

Quel rôle occupais-tu lors de la journée du 8 juin ? Quelles étaient les missions des autres membres  de l'équipe organisatrice ?

De mon côté, j'avais une vue d'ensemble sur le déroulé de la journée, vraiment très globale. Sur le plang logistique, Alexandre Gicquel m'a épaulé parce qu'il a déjà une expérience dans ce domaine pour la gestion d'événements sportifs. Enfin, Cédric Le Ru était un peu sur tous les fronts, de la conception à la réalisation mais aussi pour l'animation musicale qui était mise en place avec l'atelier l'orchestre, à la fin de la journée. C'est aussi lui qui a géré la gestion des départs et des imprévus avant mon retour au campus.

J'imagine que, depuis cette journée, tu as pu recevoir des retours des différents protagonistes ?

Oui et j'ai été agréablement surpris d'avoir un tel engouement en faveur du projet. Les professeurs et les membres du personnel tout comme les élèves ont bien joué le jeu, j'ai apprécié.

Qu'est-ce qui t'a plu en particulier lors de ce projet Mission Océan ?

Avant tout, de l'avoir construit de A à Z, en partant de la conception jusqu'à la réalisation et d'avoir été présente le jour-J.
Ce fut aussi enrichissant de travailler avec des prestataires et des interlocuteurs, aussi bien internes que externes parce que ce n'était pas la même manière d'échanger avec chacun.

Ce projet s'inscrivait dans le cadre de ton stage, lui-même partie constituant de ta formation en Organisation et management de l'événementiel (OME). Qu'est-ce que Mission Océan t'a apporté

Je voulais bosser dans l'événementiel sportif et c'est toujours le cas mais, n'ayant pas connu la branche culturelle, ça me conviendrait bien aussi de travailler dans d'autres domaines de l'événementiel.
J'étais fixé sur le secteur que je connaissais le plus, j'étais dans ma zone de confort et, à travers cet événement, j'en suis sortie. Au final, j'ai le sentiment d'avoir aussi gagné en maturité.